Fondation d’entreprise Pernod Ricard
16 mai – 22 juillet 2023
Exposition personnelle de Mathilde Rosier présentée par la Fondation d’entreprise Pernod Ricard
Commissariat : Chus Martínez
Mathilde Rosier, Yeux, 2022-2023, production / réalisation Cirva, Marseille.
© Mathilde Rosier, photo © Cirva / Alexandre Mouillet
Mathilde Rosier peint depuis qu’elle a dix-sept ans. Elle a de longue date placé les enjeux écologiques, et ce qu’elle appelle la « perspective des plantes », au sein de sa pratique picturale et de sa réflexion plastique. Vue au Jeu de Paume en 2010, à la suite d’une invitation d’Elena Filipovic, l’exposition à la Fondation Pernod Ricard met en dialogue différentes périodes de son travail. C’est la première exposition d’envergure qui lui est consacrée à Paris.
Elle y présente une large sélection de peintures réalisées au cours des dernières années, une installation vidéo, de nouvelles réalisations en verre et d’autres sculptures antérieures. L’ensemble constitue un environnement fertile dans lequel le·la spectateur·rice peut partager les réflexions de Mathilde sur la nature, les plantes et la coexistence des espèces. L'exposition traduit également sa conviction profonde que l'art est le langage adéquat pour informer le corps social d'une vie dotée d'intelligence, de droits, et même de spiritualité.
Depuis longtemps maintenant, Mathilde travaille sur la vie sensible et la possibilité de communiquer avec la nature, la possibilité d'être avec et dans la nature. Cette exposition permet le rapprochement inédit de motifs et d'éléments présents dans son travail depuis plusieurs années, dans une approche holistique et immersive. Occupant une place centrale dans l’exposition, les peintures et dessins côtoient aussi une nouvelle vidéo. Au fondement de ce nouveau projet, ne se trouve pas seulement une idée générique de la nature, mais plus précisément l'histoire de la domestication des plantes et de l'agriculture.
Par ses peintures Mathilde Rosier pense, et donne à penser, la complexité d’un franchissement de la barrière entre l'état de nature et un état d’être véritablement humain. Elle voit dans les champs plantés, dans les grilles créées pour produire du grain, dans l'exploitation industrielle de la terre et de certaines espèces nourricières, un état intermédiaire entre la nature et l'humain. Ces champs gigantesques, ces plantes, comme des limbes, constituent un espace entre les logiques humaines et naturelles. Notre histoire, en tant qu'espèce, est celle de nos relations avec les plantes qui nous nourrissent. Le Néolithique a vu l'apparition des premier·ères agriculteur·rices et la formation de villages sédentaires dans toute l'Europe. Au cours de cette période, un ensemble particulier de concepts s'est formé, désignant pour la première fois la maison et le foyer – sous le terme domus –, fournissant ainsi une métaphore et un mécanisme pour la transformation sociale et économique.
L’œuvre de Mathilde nous offre un terrain de réflexion sur l'évolution des sociétés humaines vis-à-vis des multiples espèces que nous avons modifiées et transformées pour pouvoir survivre. Son travail de peinture et de vidéo offre à la fois un nouveau langage symbolique à tous ceux·celles qui sont impliqué·es dans cette transition monumentale de la nature vers quelque chose d'autre. Il est aussi un rituel, un ensemble d'actions et de gestes orientés vers l'éveil d'une pensée et d'une affection différentes envers les champs, envers la vie que nous modifions constamment au nom de nos intérêts.
Nous désignons cette nouvelle œuvre à grande échelle comme une exposition, mais nous pourrions aussi l'appeler « chapelle » ou « grotte ». L'énergie principale de ce travail est l'invention d'un espace intérieur où nous pouvons réimaginer la coexistence et une nouvelle vie ensemble.
— Chus Martínez, commissaire de l’exposition
Fondation d’entreprise Pernod Ricard
1, cours Paul Ricard 75008 Paris
Du mardi au samedi, de 11 h à 19 h
Nocturne mercredi jusqu’à 21 h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
🌍 Fondation d’entreprise Pernod Ricard
🎥 Mathilde Rosier
— En résidence au Cirva : Mathilde Rosier