Née à Jérusalem dans une famille d’archéologues, Tamar Hirschfeld nous propose une déambulation merveilleuse au rez-de-chaussée du musée des Beaux-Arts. Cette promenade est conçue comme un voyage initiatique au cours duquel nous sommes confronté·e·s à l’énigme des origines et de la destinée : D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

L’artiste installe dans le parcours de visite des copies de vestiges antiques conservés dans les musées d’histoire et d’archéologie de Marseille : un guerrier celte accroupi, une figurine chypriote ou encore une urne cinéraire étrusque. Ces sculptures sont complétées avec humour par des accessoires tirés de la vie quotidienne contemporaine, pour devenir des figures fantaisistes qui nous accompagnent tout au long de notre parcours. L’artiste a choisi de les doter de parole, elles marmonnent dans des langues mortes orientales, du provençal, de l’arabe dialectal et de l’hébreux. Ces témoignages du passé et d’aujourd’hui sont confrontés aux épisodes religieux, mythologiques ou parfois historiques mis en scène dans les peintures aux murs. La coexistence des récits disparates que nous racontent sculptures et peintures crée un brouhaha mystérieux : où sommes-nous ?

Nous sommes dans un monde en crise : les différentes saynètes composées par l’artiste au fil des collections évoquent l’absurdité du monde dans lequel nous vivons. Ce sont d’abord les drames humains : ici le décor d’un vase évoque un conflit armé, là les fumées dessinent le sillage d’un missile. Mais c’est également la catastrophe environnementale qui menace la planète évoquée à travers les nombreuses références au feu, allusion au réchauffement climatique. Alors que nous perdons nos repères au milieu des flammes, la complexité du monde nous est livrée comme limpide.